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Rencontre d’un professionnel en Option DP3 : Interview de M. Charrue, jardinier-paysagiste

Jeudi 15 octobre 2015

samedi 24 octobre 2015, par P. Pellois

Interview de M. Charrue, jardinier-paysagiste

Jeudi 15 octobre, les élèves de DP3 ont rencontré M. Charrue, jardinier-paysagiste en charge de la réhabilitation des jardins de la maison natale de Colette. Malgré le froid et le bruit du chantier, ils ont réussi à lui poser quelques questions...

En quoi consiste votre métier ?

Mon métier consiste à créer des jardins et à les entretenir. Sur ce chantier, plus précisément, je suis là pour reconstituer ce jardin tel qu’il était du temps de Colette, qui a passé son enfance dans cette maison. L’aspect créatif est donc un peu laissé de côté, mais cela permet de travailler parfois avec des végétaux différents et cela a aussi constitué un certain défi technique, car il a fallu retranscrire exactement le plan qui nous a été donné, notamment pour les niveaux altimétriques et les volumes qui ont été précisément déterminés par un architecte. C’est un travail méticuleux et qui prend du temps.

En quoi ce jardin est-il particulier ?

C’est un jardin très varié ; il faut bien comprendre qu’à l’époque, à la fin du XIXème siècle, les gens étaient très fiers de montrer leur jardin, qui se devait d’être remarquable. La mère de Colette, Sido, était de plus passionnée de botanique et elle a introduit dans son jardin des végétaux exotiques qu’on ne voyait pas beaucoup à l’époque ; on trouve par exemple un ginkgo biloba, qui vient d’Asie ou un araucaria d’Amérique du Sud. Sur les indications de l’architecte, il a aussi fallu retravailler tous les mouvements de terrain, car au XIXème siècle, les circulations et les massifs étaient légèrement bombés ; cela ne correspond plus vraiment au goût d’aujourd’hui.

Quelles difficultés a pu poser ce chantier ?

La première difficulté, c’est qu’il n’y a du jardin qu’une seule photographie ; c’est donc principalement par rapport aux écrits de Colette que le plan a été réalisé. Il a fallu environ six mois de travail pour établir à peu près la disposition des végétaux. La deuxième difficulté de ce chantier dont le jardin est surélevé, c’était son accessibilité : les matériaux, les machines pour la maçonnerie et les végétaux ont dû être amenés par dessus le mur d’enceinte pour pouvoir travailler, ce qui a parfois été compliqué. Autre condition impérative, il fallait se mettre aux normes d’accessibilité pour les personnes handicapées.

Qu’aimez-vous dans votre métier ?

C’est un métier dans lequel il faut avoir envie de créer : comme dans beaucoup de métiers manuels, on part de rien pour créer quelque chose, ce qui est toujours très valorisant. De plus, tous les jardins sont différents, et les envies des clients nous poussent toujours à réfléchir, à retravailler, à trouver des solutions techniques auxquelles nous n’aurions pas forcément pensé en premier lieu. C’est un métier de plus très diversifié, car nous touchons un peu à tout : de l’électricité à la plomberie, pour l’arrosage automatisé, en passant par la construction, la maçonnerie... Le métier est aussi évolutif car chaque année de nouveaux végétaux hybrides sont créés et nous devons nous tenir au courant. Notre profession s’ouvre de plus aux nouvelles technologies et s’adapte aux nouvelles demandes, notamment en matière d’aménagement urbain. Depuis plusieurs années, on nous sollicite pour des jardins sur les toits, des murs ou des immeubles végétalisés, ce qui élargit le champ de nos activités. C’est un secteur où il y a du coup beaucoup de concurrence, mais aussi beaucoup de débouchés, le métier étant accessible avec au minimum un CAP, mais offrant tous les niveaux de qualifications, du bac professionnel au BTS jusqu’à l’ingénierie paysagère.